|Compréhension| La difficulté majeure ou bien le diktat de la source


Améliorer sa compréhension n’est vraiment pas chose aisée. On peut facilement finir par se décourager lorsque les progrès tardent un peu trop. Beaucoup de difficultés diverses peuvent survenir mais le diktat de la source c’est quoi ?! On en parle !

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« Améliorer sa compréhension : en dehors des tendances actuelles »

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La compréhension n’est plus dans l’air du temps ?


Il va sans dire que la mode actuelle dans l’apprentissage des langues s’inspire franchement des méthodes d’origines anglo-saxonnes. Celles-là mêmes qui miseront la progression sur ce qui touche à la communication interpersonnelle informelle et majoritairement à l’oral. À ce titre, on ne comptera plus le nombre d’outils s’inscrivant dans cette tendance et dont le fer de lance semblera être le combo suivant désormais classique :

| ► Mémorisation de lexique + répétition + routine + prononciation/production orale (avec une dose de « shadowing » bien entendu).

Il faut bien avouer qu’une telle combinaison a véritablement de quoi séduire tant elle promet un apprentissage et des résultats « rapides » mais surtout car elle apparait extrêmement claire et précise. Nombre de mots moyens à mémoriser par période définie, copié-collé de blocs de mots, nombre de minutes à dépenser chaque jour (…) sont, d’ailleurs, quelques-uns des indicateurs souvent mentionnés dans ce type de méthodologies. Des indications claires et compréhensibles de toutes et tous et souvent pratiquement réplicables à l’identique ; et ce, quels que soient vos contraintes et objectifs personnels.

Enfin, pour ce qu’il en est des objectifs personnels cela reste déjà à démontrer car finalement ce type de méthodologies emmènera presque exclusivement vers de la conversation (à des niveaux variables qui plus est). Par ailleurs, on notera aussi que le discours enrobant les méthodes « talkatives » n’ont souvent rien à envier au développement personnel tant il n’est pas rare de voir s’y insérer une cohorte de propos du type : « si on veut on peut / soyez acteur de / sortez de votre zone de confort… »
Autant de propos trouvant une place certaine et légitime pour peu, toutefois, que l’on ne torde pas trop la réalité et les besoins qui en découlent. Effectivement, si une telle optique demeure très intéressante du point de vue de la production (surtout orale), la réalité demeure bien différente pour ce qu’il en va de la compréhension en raison du fameux diktat de la source donc.  

En bref, il est clair que les tendances et modes actuelles ne sont pas très propices à l’amélioration de sa compréhension. La raison sera surtout à situer du côté de la réalité des situations de compréhension souvent radicalement opposées à celles de production.

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« Travailler sa compréhension : le diktat de la source »

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Actif, certes, mais pas acteur !


Après plus de six ans dans l’apprentissage des langues, il m’est apparu que la compréhension et la production n’avaient pour ainsi dire pas grand-chose à voir l’une avec l’autre. Une évidence diront certains mais à en juger par l’omniprésence des méthodes basées sur la production orale/conversation il sera essentiel de le (re)préciser. Le premier des aspects principaux sera bien la situation dans laquelle un apprenant se trouvera face à un exercice de compréhension : le fait d’être en position de pure réception de la langue. Entendons par là :

|► sans aucun contrôle véritable sur la réalité d’un mot formulé, d’une phrase ou même d’un énoncé.

Voilà de quoi hautement différencier la compréhension et la production ; au sens où cette dernière impliquera, de facto, une forme de contrôle de par la marge de manœuvre qu’elle offre à celui qui dit. Autrement dit, si vous avez envie d’utiliser tel mot plutôt que son synonyme, en production cela demeurera souvent possible mais en compréhension, cela deviendra quitte ou double. En effet, aucun apprenant ne peut profiler une phrase autant dans le fond, la forme que le format et ce qui s’apparentera à un choix en production deviendra, bien souvent, une obligation en termes de compréhension. Une raison aussi poussant certains, dont moi, à mentionner le côté unique de chaque phrase.

|►En d’autres termes, il s’agira de bien garder à l’esprit que la source (a fortiori non humaine) est bien faite, est bien finie … 

…et qu’en ce sens celle-ci ne sera pas grandement modifiable ou altérable en fonction de vos envies, besoins et difficultés potentielles (surtout si vous visez le 100% d’un contenu donné).

En production, il vous sera bien sûr possible de formuler une phrase différente en fonction de votre niveau (ou même de votre état de fatigue du moment) mais en compréhension rares seront les occasions où vous pourrez bénéficier de réelles reformulations.
Vous l’aurez compris, l’exercice même de compréhension implique de lâcher une forme de contrôle en acceptant presque de subir la langue tant, au bout du compte, c’est bien la source qui dira. C’est elle qui aura le dernier mot. C’est bien elle, la source, qui dictera

En bref, comprendre et améliorer sa compréhension nécessite de prendre un certain recul par rapport aux fondamentaux de la production. Ceci en acceptant de ne plus réellement être le seul maître à bord. Une nécessité d’autant plus vraie qu’il s’agit là du fondement même de votre amélioration en compréhension et ce, quel que soit le contexte (ou presque).

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« Le diktat de la source : toujours plus ou moins là »

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En production je suis capitaine
En compréhension je suis un des marins


Si le « diktat de la source » me paraît aussi fondamental à comprendre c’est bien parce que pratiquement aucun contexte d’utilisation d’une langue n’y échappe. En tout cas, pour le versant compréhension de la chose. Les exemples les plus flagrants seront certainement ceux des productions audios, visuelles ou audio-visuelles (TV shows, romans, reportages…) qui sont les parfaits exemples des ressources qui, intrinsèquement, ne seront jamais modifiables en fonction de l’apprenant.
Il existe beaucoup de leviers pour pouvoir faciliter leur utilisation mais, au fond, il ne sera jamais possible de modifier réellement le contenu et la teneur des propos que l’on rencontrerait à l’intérieur. Il sera tout bonnement impossible de prendre contact avec un réalisateur de cinéma pour lui demander de « refaire » le film donné ; ceci en en reformulant les dialogues par exemple…vous voyez bien le principe.

Toutefois, et en y regardant de plus près, on se rendra compte que même les contextes de conversations élémentaires full oral n’échappent pas vraiment au principe.

|►« Donne-moi le sandwich ! » VS « Tiens ! Le sandwich passe le moi s’il-te-plaît ! » sont bien deux phrases distinctes quoique servant la même finalité utilitariste.

Outre le verbe différent on notera aussi la présence d’une forme d’interjection passant ici par un verbe (tenir) ainsi que d’une différence nette d’ordre syntaxique dans le rendu de la phrase. La raison étant bien sûr liée au fait que la langue de l’oral fonctionne avec des règles moins rigides que celle de l’écrit donnant lieu à un nombre d’écarts colossal entre deux phrases allant pourtant, à la base, dans la même direction.

On le voit donc bien, même les conversations élémentaires et utilitaristes n’échappent pas complètement au « diktat de la source » car même si en production il vous serait possible d’user d’une phrase unique pour exprimer quelque chose d’unique, votre interlocuteur, lui, disposera toujours de tout un éventail linguistique pour l’exprimer. Ceci nécessitant donc une forme de flexibilité dans votre capacité à comprendre même pour des choses simples.

En bref, et contrairement à la production, la compréhension est toujours une affaire d’adaptation au fond, à la forme et au format ; eux-mêmes commandés par une source (humaine ou non) qui n’est jamais soi.

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« Le diktat de la source : la normalité »

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La compréhension n’est pas le versant passif de la production


Comme vous l’aurez deviné, la principale raison des non-progrès en compréhension relève (en dehors de la complexité linguistique d’un élément spécifique) d’une méconnaissance du travail de cette dernière. Pire, d’une transposition des règles plus ou moins tacites entre le travail de production et celui de la compréhension. À titre d’exemple, les listes de fréquences seront certainement utiles pour filtrer votre vocabulaire en production mais en compréhension seule la réalité de la source donnée comptera.

| ►Il s’agira bien plus souvent d’induire des récurrences plutôt que de les chercher dans une liste vendue par les uns ou par les autres.

Idem pour les questions de registres et de styles. Si on pourra se poser la question en production de l’utilité de phrases « trop littéraires », « trop longues »…ce genre de commentaires n’aura simplement pas sa place en compréhension. Si la source en comprend alors il faudra bien s’y pencher : c’est aussi simple que cela !

La plus grande des difficultés en compréhension c’est bien la multiplicité des sources (fond, forme et format) que l’on peut être amené à vouloir comprendre. Autant se le dire, les routines et autres systématisations sont intéressantes mais donc potentiellement très limités lorsqu’il s’agit de comprendre des sources plus diverses. C’est bien pour cela que les passerelles entre conversation et, au hasard, séries télés sont très faibles car une conversation (surtout au début) en appelle une autre pratiquement identique là ou deux séries (voir deux épisodes d’une même série) peuvent nécessiter de faire un sacré grand écart en termes de niveau de langues.

Toutefois, pas de panique car seule compte votre motivation à comprendre tel ou tel contenu pour peu que vous soyez prêts à investir l’effort suffisant pour pouvoir y parvenir (incluant le travail plus pédagogique d’ailleurs). Mais il est vrai que

|► le premier des efforts sera certainement celui de prendre un certain recul par rapport aux nouveaux canons de l’apprentissage des langues 

qui, comme nous l’avons vu, auront aussi (comme tous les autres) leurs sacrés points faibles.

En bref, améliorer sa compréhension c’est accepter que la source dicte les choses et nécessitera autant de l’adaptation que de l’apprentissage à proprement parler. Mais si la source vous intéresse vraiment vous y arriverez ! Ne lâchez rien !

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Et vous alors ?! Avez-vous des remarques sur le travail en compréhension orale et/ou écrite ?! Dîtes-nous tout dans les commentaires de cet article !


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Le diktat de la source, un élément capital pour progresser en compréhension ! #langues #techniques #concept #cours #autodidacte #ressources #conseils #méthodologie

Bon apprentissage à vous,

Matthieu Rukmal P | Langues d’Ailleurs |

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